Le figaro - Liberation - Paris Match - RTL, 24 ottobre 2009
Suicidi France Télécom Suicida: n.23 Nome: Stéphanie (detta Fanny) Cognome: NP Età: 32 anni Famiglia: Padre Guy (65 anni) e una sorella Isabelle (43 anni) – Anche un fratello
Suicidi France Télécom Suicida: n.23 Nome: Stéphanie (detta Fanny) Cognome: NP Età: 32 anni Famiglia: Padre Guy (65 anni) e una sorella Isabelle (43 anni) – Anche un fratello. Sua madre Marie-Madeleine è morta nel 1996, a 52 anni per un edema polmonare. Data: 11 settembre 2009 nella fine del pomeriggio Luogo: Parigi XVII arr. - Rue Médéric Dove e come: Si è buttata dal 4 piano della sua sede poco dopo le 17.10 - Morta in ospedale dopo due ore. Ruolo: Impiegata che si occupava della clientela di Orange (telefonia mobile) di FT da giugno scorso nella sede di rue Médéric. Aveva iniziato a 23 anni presso la sede di Ivry nei Grand Comptes. Note: 1996: morte della madre. Stéphanie, 19 anni, va in analisi, prende antidepressivi e viene ospitalizzata nella clinica di Perreuse, à Jouarre. Diventa bulimica e prende 25 chili. Si laurea in legge all’Université René-Descartes de Malakoff. A 23 anni entra a FT a Ivry nel servizio Grands comptes. Secondo il padre sua figlia viene isolata sin da subito dai colleghi perché è un’ottimo dipendente, lavora molto e ottiene riconoscimenti da superiori e clienti. Stéphanie pranza sempre sola e si deprime, finisce all’ospedale per la seconda volta. Chiede il trasferimento nella sede di Coubevoie. Ottiene il posto e poi dichiara i suoi problemi di salute ai suoi superiori. A giugno viene trasferita in rue Médéric. L’11 settembre 2009 la informano che ci sarà una nuova ristrutturazione all’interno della suo settore: "Meno responsabilità. Stéphanie era considerata una persona fragile" (Barbara Dalibard manager di Stéphanie in un’intervista a RTL). Alle 17.10 scrive una mail a suo padre (vedi fonte 3) e poi si butta dal quarto piano della palazzina davanti ai suoi colleghi. Muore dopo due ore in ospedale. Viveva in 40m2 a Sainte-Mandé con un gatto Frimousse e un coniglio Zébulon. Fonti:1. le figaro 2 Liberation 3 Julien Négui – Paris Match 4 RTL http://www.rtl.fr/fiche/5928275258/les-salaries-de-france-telecom-entre-detresse-et-colere.html Dal Articolo: 1. lefigaro.fr (avec AFP et AP) 11/09/2009 | Mise à jour : 22:02 | Commentaires 189 | Ajouter à ma sélection Une jeune femme s’est jetée vendredi par la fenêtre de son bureau parisien. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, devrait rencontrer la semaine prochaine le PDG de l’entreprise. Une salariée de France Télécom, âgée de 32 ans, est décédée vendredi, après s’être jetée du 4e étage d’un immeuble du groupe dans le XVIIème arrondissement à Paris. La jeune femme était chargée de clientèle, au service de recouvrement d’Orange, la marque de téléphonie mobile de France Telecom. Le drame s’est produit «à l’issue d’une discussion sur les réorganisations de services». C’est le 23e suicide parmi les salariés de l’entreprise depuis février 2008. «Une enquête est en cours mais à ce stade nous ne pouvons pas commenter», a expliqué un porte-parole du groupe.La veille, le PDG, Didier Lombard, avait annoncé une série de mesures pour mettre fin à la vague de suicides qui secoue l’entreprise. France Télécom qui emploie plus de 100.000 personnes en France, a annoncé jeudi la suspension de ses restructurations, le recrutement de 100 responsables des ressources humaines de proximité et l’ouverture de négociations sur le stress au travail le 18 septembre. 2. Pourquoi une telle série ? Le suicide de Stéphanie, vendredi, est «assez symptomatique» des raisons pouvant conduire à un tel acte au sein de l’opérateur, selon la CGC-Unsa. La jeune femme, chargée du recouvrement clients, venait de vivre une triple réorganisation. Après un changement de site il y a trois mois (de Courbevoie à Paris), un changement de structure (d’Orange à France Télécom), elle venait d’apprendre une réorganisation de son service. 3 Stephanie (da Julien Négui - Paris Match) Elle est le 23e salarié du groupe France Télécom à se suicider. Un drame individuel qui reflète le mal-être de la société et qui se reflète dans le dernier e-mail que Stéphanie a adressé à son père et qu’il nous a confié. Julien Négui - Paris Match Derrière la porte de droite, face à l’escalier, au rez-de-chaussée d’un vieil immeuble de Saint-Mandé (Val-de-Marne), toute la vie de Stéphanie : 40 mètres carrés d’intimité où elle aimait se retrouver après sa journée de travail. Souvent seule ou presque, avec son chat, Frimousse, et son lapin, Zébulon. Sur l’étagère du salon, des livres de droit, souvenirs de ses années d’études à l’université René-Descartes de Malakoff, où elle a brillamment obtenu sa licence. Un peu plus bas, quelques DVD pour chasser les idées noires de certains soirs : des dessins animés, deux spectacles de Gad Elmaleh et le film « Nos jours heureux » avec Jean-Paul Rouve. Aux murs, ni posters ni photos ni tableaux, à l’exception d’une reproduction de Miro, un peintre qu’elle adorait. La seule touche de couleur : les fleurs factices plongées dans un grand vase, devant la cheminée. Comme si l’appartement était à peine habité. Elle y était pourtant depuis six ans. Même son ordinateur, laissé sur la table du salon, est vide. En fond d’écran, une photo de son chat, et puis quelques clichés de ses vacances passées l’été dernier en Bretagne. Sur tous, des paysages. Sur aucun, le visage de Stéphanie. « Elle fuyait les appareils photo car elle n’avait pas une bonne image d’elle, explique son père, Guy. Ma fille avait pris plus de 25 kilos en cinq ans. Les antidépresseurs y étaient pour beaucoup, mais pas seulement... » Assis sur une chaise en paille du salon, l’homme de 65 ans, cheveux blancs, semble à bout de forces. Ses traits sont tirés, ses yeux luttent pour rester ouverts. Deux jours qu’il ne dort plus depuis ce coup de téléphone reçu dans la nuit du 11 septembre. Au bout du fil, la police l’informe que Stéphanie a eu un « accident » dans l’après-midi. « Ils ont voulu me ménager, mais mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai vite compris qu’elle s’était suicidée. » Ce n’est que le lendemain matin qu’il découvre, abasourdi, un mail envoyé par sa fille le jour du drame, à 17 h 10, quelques minutes avant qu’elle ne se jette du quatrième étage. « Stéphanie est peut-être le 23e salarié de France Télécom à se suicider, mais elle n’était pas un numéro. C’était ma fille, notre ”Fanny”, comme on la surnommait. » Un bonheur quivole en éclats Fanny grandit à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) dans un modeste pavillon, avec ses parents, Guy et Marie-Madeleine, et sa sÿur, Isabelle, de onze ans son aînée. « On ne roulait pas sur l’or, mais on était heureux », sourit le père, ancien de chez Alstom, devenu inspecteur technique dans l’industrie électrique. Un bonheur qui vole en éclats en 1996. Cette année-là, la mère de Stéphanie décède, à 52 ans, d’un ÿdème pulmonaire. La jeune fille, 19 ans alors, ne s’en remettra jamais. « C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à flancher », souffle Guy en faisant les cent pas dans le petit appartement. La grande sÿur, Isabelle, 43 ans, poursuit : « Elle venait d’avoir son bac, était inscrite en première année de droit et voulait devenir juge. Son avenir était tout tracé jusqu’à ce qu’elle comprenne brutalement que sa maman n’était pas immortelle. Du jour au lendemain, elle est devenue un petit oiseau fragile. S’il n’y avait pas eu toutes ces histoires à France Télécom, elle aurait fini par faire son travail de deuil... » Après le décès de sa mère, Stéphanie tombe en dépression et part se reposer à la clinique de Perreuse, à Jouarre. Là, un psychiatre la prend en charge. « Elle rêvait que maman revenait la voir. Et ses rêves lui faisaient peur. » Mais Stéphanie s’accroche, reprend les cours à la fac, lutte pour ne pas s’enfermer. « Elle n’a jamais coupé les ponts avec la famille, précise Guy. Le soir, je sentais bien qu’elle avait besoin de parler, de me raconter sa journée. C’était un signe positif, si l’on met de côté ses troubles alimentaires. Après la mort de Marie-Madeleine, elle est devenue boulimique. Comme un besoin de combler le vide. » Aucun homme ne parvient à apprivoiser le « petit oiseau fragile ». « Elle n’a jamais connu le grand amour, confie sa sÿur, ou peut-être avec ce garçon avec qui elle était partie en vacances en Sicile. Il lui faisait du bien, elle y croyait, mais cela n’a pas duré. » Touchée par la mort de Laurette Fugain en 2002, Fanny rejoint l’association, écrit des contes pour les enfants malades, donne ses plaquettes et s’inscrit même pour un éventuel don d’organes et de moelle osseuse. Dans sa dernière lettre à son père, elle précise d’ailleurs emmener avec elle sa carte de donneuse d’organes : « On ne sait jamais... » Certains matins,impossible pour elle de se lever 23 ans, Stéphanie entre chez France Télécom, au service des grands comptes, à Ivry. « Le début de l’enfer », selon Guy. « Oui, je l’ai vue mal, très mal, raconte-t-il. Elle est tombée au milieu de gens qui devaient faire un choix sur leur avenir professionnel entre public et privé. Ils se disaient débordés, mais luttaient surtout contre la privatisation de France Télécom... » Stéphanie, elle, fait son boulot, et plutôt très bien. Sa hiérarchie la félicite et, fait rare, elle reçoit même des lettres de clients pour la remercier de ses conseils. « Les autres lui en ont voulu et le lui ont fait payer. Ils se sont dit : ”La petite, elle est en train de nous casser la baraque, ça ne va pas.” Ils ne lui parlaient pas, ne lui proposaient jamais de déjeuner avec elle. Ils l’ont isolée. » Certains matins, impossible pour Stéphanie de se lever. Ou alors en pleurs. « Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas, c’est qu’elle ne pouvait pas ! » explique Isabelle. Guy se tourne brusquement, les poings serrés. Il explose : « J’avais envie d’aller les voir et de les attraper ! » Pour la deuxième fois, Stéphanie est hospitalisée. Et les prises de médicaments s’accélèrent... Quelques mois plus tard, la jeune fille repère une annonce interne pour Courbevoie. Elle passe l’entretien et, pour la première fois, révèle ses problèmes de santé à l’entreprise. Mais on lui fait confiance, malgré des accrochages répétés. En juin dernier, elle est mutée dans le XVIIe arrondissement de Paris. « Elle voulait rester positive en se disant, par exemple, qu’il y avait le parc Monceau à côté de son lieu de travail, explique Guy. C’était l’été, il faisait beau et ça lui faisait du bien de s’aérer pendant la pause déjeuner. Elle avait pris un nouveau départ. » Mais, ce vendredi 11 septembre, son service est réorganisé pour la énième fois. On lui apprend que son ancien responsable va être son nouveau chef. C’en est trop pour Stéphanie. Des employés de France Télécom assistent en direct à sa défenestration. Certains crient, d’autres pleurent. Francis Lebras, 56 ans et rattaché à Internet entreprise, raconte : « Des collègues se sont approchés de Stéphanie pour voir si elle était encore consciente. Ils sont allés lui chercher une couverture avant que les pompiers n’arrivent rapidement sur les lieux. » Ses derniers mots sont : « J’ai froid. » Le dernier e-mail que Stéphanie a adressé à son père et qu’il nous a confié. Paris Match (in francese) http://photo.parismatch.com/mail/953473-1-fre-FR/Mail.jpg 11.09.2009 17.10.11 Buonasera Papà Quando ti ho telefonato questa mattina mi hai detto che non ti sembrava stessi bene. Hai ragione. I miei impulsi suicidi sono ricominciati ma sarò la 23esima impiegata suicida. In effetti non accetto la nuova riorganizzazione del servizio. Cambio capo e per aver quel che avrò, preferisco ancora morire. Lascio la mia borse con il mio portatile e le chiavi di casa nel mio ufficio. Porto con me la Carta di donatore di Organi non si sa mai. A parte questo non dimenticarti di andare da me a prendere Frimousse e Ziboulon per darli da mangiare. Mi dispiace che tu debba ricevere questo genere di messaggio ma sono più che persa. Ti voglio bene Stéphanie 4. Les salariés de France Telecom, entre détresse et colère Le climat reste très lourd à France Télécom après le suicide vendredi d’une employée de 32 ans. Elle s’est jetée par la fenêtre du cinquième étage d’un immeuble de son entreprise, dans le 17ème arrondissement de Paris. Au total 23 suicides ont été déplorés en un an et demi. Le gouvernement prend très au sérieux la vague de suicides parmi les employés. Le ministre du travail, Xavier Darcos rencontrera demain matin, le patron de France Télécom, Didier Lombard. Intervista Anne-Claire Danel 14 sept. 2009 Le climat reste très lourd dans l’entreprise où s’est suicidée une employée de 32 ans RTL http://www.rtl.fr/fiche/5928275258/les-salaries-de-france-telecom-entre-detresse-et-colere.html Intervista al manager di Stephanie Barbara Dalibard http://www.rtl.fr/fiche/5928218679/une-employee-de-france-telecom-se-suicide-a-paris.html